Vous avez probablement entendu parlé de la Cohérence Cardiaque autour de vous. La pratique respiratoire qui l'induit est de plus en plus recommandée par le corps médical (psychiatres, cardiologues, médecins, etc.). Nombreux guides sont disponibles en accés libre et la rendent ainsi accessibles à toutes et tous. Mais savez-vous précisément de quoi il s'agit ?
PRÉAMBULE
Comprendre le fonctionnement de la cohérence cardiaque peut vous aider à mieux l'appréhender. Cependant, même s'il est relativement simple de la pratiquer, il est à contrario difficile de la définir.
Il s'agit d'un état physiologique obtenu par une pratique personnelle respiratoire, corporelle, cognitive ou émotionnelle. Cette pratique apporte un équilibre émotionnel, physiologique et physique (entre les forces d'adaptation et les forces de récupération).
La Cohérence Cardiaque n'est pas une "invention" puisqu'il s'agit d'un état physiologique réflexe existant chez les vertébrés depuis la nuit des temps, qui stimule et régularise alternativement les deux branches du système nerveux autonome. Au fil des siècles, la variation de la fréquence cardiaque a pu être étudiée et la Cohérence cardiaque dépistée et présentée telle que nous la connaissons aujourd'hui.
HISTORIQUE de la COHÉRENCE CARDIAQUE
Voici les principales étapes qui décrivent le cheminement des découvertes relatives à la cohérence cardiaque :
Il y a plus de 4000 ans : grâce au Huang di Nei Jing (le plus ancien et le plus important traité de médicine chinoise traditionnelle), nous savons que les médecins chinois avaient repéré (seulement avec leurs doigts) que les pulsations cardiaques des personnes en bonne santé étaient plus irrégulières que celles des personnes en mauvaise santé. Cela a donné lieu à une série de pratiques et de traités sur les pouls chinois en tant que diagnostic médical.
Fin XVIIIè siècle : Antonio Valsalva (médecin italien), observe la synchronisation de la fréquence cardiaque avec la respiration en détaillant le Baroréflexe. Il pose ainsi les fondements à la base de la Cohérence Cardiaque respiratoire.
1865 : Ludwig Traube (médecin allemand) découvre une fluctuation d’une fréquence de 6 à 10 cycles/minute, présente dans la pression artérielle, le mouvement du flux sanguin et la fréquence cardiaque. Cette onde est confirmée par Ewald Hering (physiologiste prussien) en 1869. Siegmund Mayer (physiologiste allemand) en 1876, a enregistré des oscillations similaires, proches de 0,10 Hz chez l’humain (6 cycles par minute). Ces phénomènes sont aujourd'hui collectivement connus comme ondes Traube-Hering-Mayer (THM).
1887 : Naissance du premier appareil ECG (électrocardiogramme)
A compter des années 1960 : La variabilité de la fréquence cardiaque, sous l'influence de la respiration, est connue sous le nom d'arythmie sinusale respiratoire (ASR).
1975 : Evgeny Vaschillo (physiologiste russe), débute des recherches sur la variabilité de la fréquence cardiaque.

Il réalise des études sur des cosmonautes et constate l'influence bénéfique d'une amplitude élevée des variations du rythme cardiaque (notamment sur les névroses, l’asthme et l’insuffisance cardiaque). Il développe alors un "modèle" qui met l’accent sur l’identification d’une fréquence résonnante qui est optimale pour la santé globale et le fonctionnement de chaque individu (effet Vaschillo) : lorsque l'on respire à certaines fréquences, le cœur entre en résonance, en "cohérence" (comme l'avaient écrit en 1865 Traube, Hering et Mayer). La respiration diaphragmatique à un rythme de 5 à 7 fois/minute sert à produire cette fréquence optimale de résonance avec le cœur.
Années 1990 : la société russe privée, Byosvyaz, développe le premier dispositif de biofeedback HRV (heart rate variability), le "Cardiosignalizer", qui consiste à moduler la variabilité du rythme cardiaque mesuré à l'aide d'un ECG (électrocardiogramme).
Paul Lehrer (chercheur américain) importe ensuite la technique aux Etats-Unis . Richard Gevirtz (un autre chercheur), le rejoint. Les résultats des travaux de Lehrer, Gevirtz et Vaschillo font alors l'objet de nombreuses publications.
Des appareillages de biofeedback sont développés par l'institut HeartMath en 1991 et mis à disposition en 1993. Les applications sont orientées vers la gestion du stress et la régulation émotionnelle. Le concept de Cohérence Cardiaque se répand ensuite très rapidement.
Début des années 2000, Stephen Elliott (auteur et ingénieur américain) est crédité du développement et de l'articulation de la méthode de respiration cohérente et du biofeedback du phénomène d'onde de pression artérielle respiratoire (brevet américain n ° 7922664)
En France, la Cohérence Cardiaque est évoquée par le docteur David Servan-Schreiber en 2003 dans son livre "Guérir". Il initie les premières formations professionnelles en Cohérence Cardiaque à l’Institut de Médecine Intégrée (Paris) dont il est le fondateur.
En 2007, il demande à son ami le Dr David O’HARE (diplômé en médecine aéronautique et spatiale mais aussi nutritionniste et psychothérapeute) de prendre en charge l'enseignement de la Cohérence Cardiaque au sein de l'Institut. Désormais, le Dr David O’HARE enseigne la pratique respiratoire (méthode 3.6.5) qu'il a créé et développé, au sein de son institut de formation (IFEDO). Il est devenu spécialiste international de la Cohérence Cardiaque.

Les recherches se poursuivent encore aujourd'hui (plus de 19800 publications officielles et reconnues - source David O'hare). Elle s'applique essentiellement sur la variabilité cardiaque et l'ARS (arythmie sinusale respiratoire).
COHÉRENCE CARDIAQUE & PHYSIOLOGIE

La Cohérence Cardiaque est profondément ancrée dans des faits constatés, reproductibles et stables. C'est par la physiologie de la fréquence cardiaque et de sa variation que l'on peut la montrer et l'expliquer ainsi que par la physiologie de la respiration (effet sur la fréquence cardiaque et sur le système nerveux).
Un cœur irrégulier
Nous avons abordé la variabilité de la fréquence cardiaque comme base de la Cohérence Cardiaque. Le coeur n'est pas régulier et voici pourquoi :
Nous vivons dans un environnement changeant et chaotique (éléments externes, émotions, pensées, hormones, rythmes biologiques complexes, etc.) qui impose une adaptation : le cœur participe activement à cette adaptation en accélérant en présence d'une menace et en ralentissant après que la menace a été résolue. (scientifiquement fondé)
D'où vient l'information transmise au coeur ?
Nous avons un système de veille automatique et involontaire : le Système Nerveux Autonome (évoqué dans le paragraphe suivant).
Ce système puissant régule notre adaptation à l'environnement en permanence, nuit et jour. Le cœur lui obéit et réagit en permanence sous son effet. Le système nerveux autonome le sollicite au moindre changement perçu. Cela explique que l'irrégularité du coeur est signe de bonne santé (comme l'indiquait le Huang di Nei Jing !).
Le système nerveux autonome

Le système nerveux autonome (SNA) est automatique (indépendant de la volonté) et régule 100% des adaptations automatiques du corps.
Il est impliqué dans le fonctionnement de pratiquement tous les systèmes d’organes (digestion, respiration, rythme cardiaque, circulation artérielle et veineuse, pression artérielle, sécrétion et excrétion) et se divise en deux sous-systèmes physiologiquement et anatomiquement distincts et mutuellement antagonistes: le système nerveux (ortho)sympathique et le système nerveux parasympathique.
Système nerveux sympathique
Le système nerveux sympathique est destiné à la mise en état d'alerte de l'organisme et à la préparation à l'activité physique et intellectuelle (organisation de la FUITE et/ou du COMBAT). Il commande également l'apport d'énergie lorsque l'organisme fait un effort ou lorsqu'il doit affronter un fort stress (mobilisation de l'énergie vers l'extérieur). Il est associé à l'activité de 2 neurotransmetteurs : la noradrénaline et l'adrénaline.
Système nerveux parasympathique
Le système nerveux parasympathique est à l'origine du ralentissement général des organes et de la stimulation du système digestif (mobilisation et économie de l'énergie vers l'intérieur + réparation et restauration). Il autorise la mise au repos de l'organisme, l'économie des fonctions cardio-vasculaire et respiratoire. Il est associé à un neurotransmetteur : l'acétylcholine.
La santé nécessite un système nerveux autonome équilibré et puissant. La maladie est la conséquence d'une défaillance de ce système nerveux autonome ou d'une rupture de son équilibre.
Grâce au contrôle de l'ensemble des fonctions végétatives du corps humain, le SNA maintient le milieu intérieur dans les limites nécessaires à la survie dans des conditions optimales. Ce processus se nomme l'homéostasie (faculté que possède tous les êtres vivants de maintenir et de rétablir les paramètres physiologiques qui permettent à l'organisme de fonctionner convenablement).

La variabilité de la fréquence cardiaque (VFC)
Autres noms possibles :
• Variabilité Cardiaque (VC)
• Variabilité du Rythme Cardiaque (VRC)
• Heart Rate Variability (HRV)
La variabilité de la fréquence cardiaque se mesure avec un logiciel de biofeedback qui permet d'exporter les données pour les analyser et qui va refléter, en premier lieu, l'état de l'équilibre sympathique / parasympathique.
Biofeedback HRV: en prenant votre pouls durant une minute, vous allez obtenir un nombre de battements par minute (70 bpm par exemple). Cependant, il faut savoir que le temps entre chaque battement est variable (bien qu'il vous soit impossible de calculer cette variabilité de la fréquence cardiaque à partir de la simple prise du pouls). Par conséquent, le signal capturé est analysé afin de déterminer le temps qui sépare un battement du suivant. Puis, des calculs complexes vont permettre de déterminer la variabilité de la fréquence cardiaque.
Ce paramètre biologique officiel et attesté, est une constante physiologique individuelle témoin des capacités d'adaptation.

De grandes variations de la fréquence cardiaque sont un indicateur fiable de bon équilibre et de souplesse de la fonction autonome (bon équilibre sympathique/parasympathique). Une VFC élevée traduit ainsi de bonnes capacités d'adaptation aux fluctuations de l'environnement. Inversement, une faible variabilité du rythme cardiaque, indique un système plus rigide, ayant plus de difficultés à faire face aux contraintes extérieures.

L'état de Cohérence Cardiaque
La Cohérence Cardiaque est une fluctuation périodique de la fréquence cardiaque.
L'état de cohérence cardiaque correspond à une variabilité de la fréquence cardiaque ample et régulière.
L'amplitude de la variabilité cardiaque est indépendante de la fréquence cardiaque.
Les effets de cet état sont puissamment bénéfiques pour l'ensemble de notre physiologie car le coeur est le système oscillateur le plus puissant du corps humain et le rythme qu'il génère, lorsqu'il est cohérent, est capable de synchroniser plusieurs systèmes physiologiques (respiration, ondes cérébrales, système baroréflexe qui gère la pression sanguine, ondes électromagnétiques corporelles).
Les "signaux" sont transmis au cerveau et impactent profondément la perception de notre environnement ainsi que les fonctions cognitives (clarté mentale, sensations de "prise de recul", perceptions intuitives, etc.).

Induction de la cohérence cardiaque
Lorsqu'on enregistre la fréquence cardiaque, au repos, on constate des accélérations et décélérations chaotiques car adaptatives. C'est le "chaos cardiaque" si l'on peut dire, et c'est tout à fait normal.
Il est possible de reprendre la main sur la régulation automatique et de transformer ce chaos apparent et naturel en une courbe où les accélérations et les décélérations se succèdent de façon périodique (temps d'accélération = temps de décélération). Puisque cet état n'est pas naturel, il est nécessaire de faire quelque chose de volontaire pour rendre la courbe cohérente. Cette action est l'induction de la Cohérence Cardiaque.

Il existe plusieurs mode d'induction de l'état Cohérence Cardiaque.
L'induction respiratoire (respiration consciente et volontaire) de la cohérence cardiaque est la plus simple pour commencer une pratique personnelle car elle fait appel à un réflexe présent chez tous les vertébrés (le baroréflexe), elle est donc automatique et quasi systématique.
Ce réflexe archaïque a pour fonction de synchroniser les deux systèmes essentiels de gestion de l'énergie musculaire d'adaptation : le cœur et la respiration.
Les inductions émotionnelles, cognitives, externes et apprises ne sont pas automatiques, mais elles peuvent induire un état de cohérence cardiaque.
L'induction respiratoire
Le mécanisme par lequel la cohérence cardiaque est induite par la respiration est physiologique, il s'appelle : l'arythmie sinusale respiratoire.
Ce mécanisme automatique est destiné à synchroniser l'activité cardiaque et l'activité respiratoire. Ces deux fonctions sont destinées à fournir de l'énergie aux muscles dans le cadre de la fuite ou du combat en réponse à une menace.
Inspiration = accélération de la fréquence cardiaque = stimulation du système nerveux sympathique
Expiration = décélération de la fréquence cardiaque = stimulation du système nerveux parasympathique
Si, par une respiration consciente, on impose une respiration où le temps inspiratoire est à peu près égal au temps expiratoire, le cœur accélère et ralentit en harmonie, la courbe de la fluctuation de la fréquence cardiaque devient cohérente.
C'est la Cohérence Cardiaque à induction respiratoire.
L'induction respiratoire simple
Toute respiration volontaire, régulière et ample (durée de l'inspiration = durée de l'expiration) - au repos et en dehors de toute situation de menace - entraine une courbe de cohérence cardiaque visible sur le tachogramme (courbe qui affiche la variabilité de la fréquence cardiaque, exprimée en battements par minutes (Bpm), en fonction du temps). La courbe observée présente la même période et la même fréquence que la respiration.
Exemples : Une respiration à 9 respirations par minute va entrainer une courbe de cohérence cardiaque à 9 fluctuations par minute.
En général il n'y a pas d'augmentation significative de l'amplitude de la variabilité cardiaque avec l'induction respiratoire simple. Elle induit un recentrage physiologique et émotionnel (équilibre du système nerveux autonome).

En revanche, si la durée totale d'une inspiration-expiration dure dix secondes, la variabilité est maximum (résonance).
L'induction respiratoire en résonance
C'est cette induction en résonance qui est généralement sous-entendue lorsqu'il est question de Cohérence Cardiaque respiratoire. C'est la résonance cardiaque ou cohérence cardiaque à 6 respirations par minute. Cette fréquence de résonance très particulière à 0,10 Hz (mis en évidence par les docteurs Traube, Hering et Mayer dès 1865), est la base de la "méthode du 3.6.5" (3 fois par jour • 6 Respirations par minute pendant 5 minutes) créée et diffusée par le Dr David O'Hare il y a plus de quinze ans (la référence en pratique personnelle).
Le principe : 1 Hertz = 1 cycle par seconde
Pour obtenir une fréquence de 0.10 Hz, il faut donc 1 cycle toutes les 10 secondes.
Si la durée totale d'une inspiration-expiration dure dix secondes, la variabilité est maximum.
Une PÉRIODE de 10 secondes = 5 secondes d'inspiration/ 5 secondes d'expiration
Cette respiration volontaire déclenche un état de cohérence cardiaque mais aussi une augmentation importante de l'amplitude de la variabilité cardiaque.
C'est cette dernière caractéristique qui fait recommander la pratique régulière de la cohérence cardiaque à 6 respirations par minute car elle entraine un recentrage mais aussi une stimulation et un renforcement du système nerveux autonome au niveau de ses deux branches (SNP et SNS). Pratiquer régulièrement la Cohérence Cardiaque à induction respiratoire en résonance a un effet favorable sur la santé .
Autres Inductions possibles
L'induction émotionnelle et l'induction cognitive : l'évocation et/ou le ressenti d'une émotion ou pensée (agréable ou valorisante) peut induire un état de Cohérence Cardiaque. Idem pour les souvenirs, l'imagerie mentale, la projection agréable, l'empathie, la compassion, la gratitude, la reconnaissance, la joie, mais aussi la méditation par la gestion neutre des pensées (ne pas attacher une émotion à une pensée).

L'induction externe : la contemplation, l'art, un paysage, un son, un air, une musique ou une tierce personne (notion de synchronisation) peut induire un état de cohérence cardiaque.
L'induction acquise : après un apprentissage de la Cohérence Cardiaque respiratoire en résonance d'une certaine durée (plusieurs mois) et d'une grande régularité (plusieurs fois par jour), il est possible d'induire un état de Cohérence Cardiaque sans passer par la respiration, les émotions ou les pensées. Dans ces cas, une ou deux respirations avec l'intention d'être en Cohérence Cardiaque suffit souvent : c'est l'objectif de la pratique régulière de la cohérence cardiaque.
LES EFFETS DE LA COHÉRENCE CARDIAQUE
Son effet sur le corps
L'entrainement régulier, en accentuant l'amplitude de la variabilité cardiaque, réalise un véritable entrainement à la résilience et à la flexibilité neurologique mais aussi corporelle.
Tout en n'étant pas de la relaxation au sens physiologique du terme (la relaxation étant purement parasympathique), la pratique régulière de la Cohérence Cardiaque a un effet proche de celle-ci.

Cet état corporel de détente induit par la Cohérence Cardiaque est une pratique favorable à toute activité physique en tant qu'entrainement régulier (aucune somnolence, une pleine attention tout en étant calme).
Le corps va ressentir et transmettre un message de calme, de détente et de sérénité. Une séance de respiration en préambule de toutes pratiques impliquant le mouvement et le corps (Yoga, sport, méditation, Tai Chi Chuan, Qi Gong, danse, chant) entraine une levée des tensions musculaires, une augmentation de l'amplitude des mouvements et une meilleure tolérance à l'inconfort de l'immobilité ou des postures.
Son effet dans l'organisme
Les hormones (et les neurotransmetteurs) sont les vecteurs du changement et de l'adaptation. Elles sont des messagers chimiques de déclenchement d'un changement favorable à l'organisme.
Chaque hormone a une polarité sympathique ou parasympathique selon l'effet qu'elle entraine à distance. Pratiquement chaque hormone a ainsi une hormone antagoniste pour participer à une régulation physiologique en alternance.
L'exemple type est le Cortisol (hormone du stress) totalement sympathique et la DHEA (dite hormone de jouvence) totalement parasympathique. Ces deux hormones antagonistes participent à l'adaptation en alternant une stimulation du sympathique vers l'action et le mouvement et un stimulation du parasympathique vers le repos et la restauration.
La pratique de la Cohérence Cardiaque permet d'équilibrer le ratio Cortisol/DHEA et d'en améliorer l'équilibre. Le ratio Cortisol/DHEA est un marqueur de santé reconnu.
Pratiquer régulièrement la Cohérence Cardiaque est bénéfique à l'harmonie hormonale et à la cohérence physiologique en général.
Son effet sur nos émotions

Les émotions sont des messages corporels du changement, elles transmettent à distance :
des messages musculaires d'éloignement du danger et de rapprochement du favorable.
des messages corporels à destination des autres mais aussi à destination de nous-mêmes.
Chaque émotion (comme chaque hormone) a une polarité sympathique (action) ou parasympathique (repos).
La pratique de la Cohérence Cardiaque a un effet inducteur d'une sorte "d'apesanteur émotionnelle" . Lorsqu'on est en Cohérence Cardiaque le message transmis par le corps est un message de "non émotion" le temps de la pratique. Ce retrait émotionnel temporaire est profitable pour le recentrage, la prise de distance, le lâcher prise.
Cet état est d'ailleurs observé lors de la méditation ou de la pratique de la pleine conscience.
Son effet sur notre relation aux autres
Le système nerveux parasympathique exerce une fonction de rapprochement social. Le sympathique implique plutôt une réaction de méfiance et de distanciation sociale.
Du côté hormonal parasympathique, l'ocytocine est l'un des plus puissants messagers de rapprochement (appelée hormone de l'amour et de l'attachement).
Les sentiments de gratitude, de reconnaissance, d'empathie de consolation sont de puissants inducteurs d'ocytocine mais aussi de Cohérence Cardiaque.
Il a été montré que la pratique de la Cohérence Cardiaque s'accompagne d'une augmentation de la sécrétion d'ocytocine favorable au rassemblement et d'émotions ou de sentiments sociaux de rapprochement.
Son effet sur nos prises de décision
Le stress et sa prédominance sympathique ne favorise ni l'apprentissage, ni la mémorisation, ni la prise de décision raisonnée. Il demande des réactions réflexes, rapides, automatiques de retrait, de fuite ou d'éloignement du danger qui nous sauvent la vie mais ne sont pas favorables à la réflexion.
La Cohérence Cardiaque et son apesanteur émotionnelle, le recentrage physiologique, psychologique et émotionnel qu'elle induit fait partie de stratégies simples d'un entrainement à la prise de décision calme et sereine. La plupart des personnes qui la pratiquent se rendent compte d'une amélioration progressive de leur qualité décisionnelle.
Les effets dans le temps
Les effets immédiats (observés pendant l’état de cohérence et ne durant pas ou très peu par la suite, après la séance)
• La courbe de la fréquence cardiaque devient périodique et l'amplitude augmente,
• La fréquence cardiaque réduit progressivement,
• La pression artérielle diminue + manifestations parasympathiques,
• Impression de détente et de relaxation, recentrage en cas de situation stressante (immédiat).
Les effets à moyen terme (persistent quelques heures)
• la pression artérielle confirme sa baisse,
• Baisse du cortisol,
• Augmentation de la DHEA,
• Baisse du rapport cortisol/DHEA,
• Modulation des neurotransmetteurs et insuline,
• Augmentation des immunoglobulines A, de la fréquence des ondes alpha cérébrales, de l'ocytocine,
• Impression persistante de prise de distance et de lâcher prise.
Les effets cumulatifs et de renforcement (pratique régulière quotidienne de longue durée)
• réduction de la pression artérielle moyenne
• réduction de la fréquence cardiaque moyenne
• réduction du cortisol sanguin (lorsque anormalement élevé au départ)
• augmentation de la DHEA sanguine et diminution du rapport cortisol / DHEA
• augmentation de l'ocytocine
• augmentation de la fréquence des ondes alpha cérébrales
• impression de calme et de sérénité,
• diminution de l'anxiété et du stress perçus,
• augmentation de la capacité d'introspection,
• amélioration des relations interpersonnelles,
• augmentation de la juste perception de la réalité,
• amélioration de l'adaptabilité,
• amélioration de la clarté mentale,
• amélioration de la performance.
Avertissement important :
La Cohérence Cardiaque est une pratique de santé. En dehors de quelques pathologies particulières et selon des méthodologies spécifiques, elle n'est pas reconnue comme outil thérapeutique. Sa pratique est aujourd'hui recommandée par la Fédération Française de Cardiologie.
LA PRATIQUE : Méthode 3.6.5

La méthode dite du "3.6.5" (3 séances par jour/6 respirations par minute pendant 5 minutes) a été créée et publiée par le Dr David O'Hare dans son livre "Cohérence cardiaque 365". Elle est souvent considérée comme la norme de la Cohérence Cardiaque à induction respiratoire ou respiration guidée. Cette méthode est recommandée par la Fédération Française de Cardiologie pour gérer le stress.
Trois séances par jour : c'est un compromis entre efficacité et motivation basé sur la durée moyenne des effets physiologiques (4 heures environ). Il est conseillé de faire une séance le matin au lever, avant midi, et dans l'après-midi. Mais vous pouvez bien sur ajouter une séance le soir (pour les personnes ayant des troubles de l'endormissement) ou adapter les séances à vos habitudes quotidiennes. Le tout est de respecter un intervalle de 4 heures et de pratiquer de préférence avant le repas.
Six respirations par minute : c'est le mécanisme de résonance à 0,10Hz (fréquence qui donne l'amplitude la plus élevée et délivre les résultats les plus constants). Cela doit donc être respecté.
5 minutes par séance : c'est le rapport optimal entre effets et observance. Des séances plus longues n'augmentent pas significativement les effets mais favorisent l'apparition de pensées intrusives. Il est donc préférable d'augmenter le nombre de séances plutôt que leur durée. La cohérence devient efficace à partir de 3 minutes.
La phase d'apprentissage
Lorsque l'on débute la pratique, une phase d'apprentissage est nécessaire. Il faut pour cela minimum 2 semaines de pratique journalière minimum. En effet, l'induction respiratoire en résonance de la Cohérence Cardiaque recommande l'utilisation d'une respiration proche de 6 respirations par minute. Or, il faut un peu de temps pour assimiler cette respiration qui se situe en dessous de la zone de confort habituelle.
La respiration naturelle (que nous pratiquons sans y réfléchir) avoisine les 10 à 18 respirations/minute en moyenne au repos (la fréquence respiratoire peut osciller jusqu'à 24 respirations/minute).
Cette respiration plus lente est légèrement inconfortable au départ.
La technique respiratoire consiste à un cycle d' inspiration/expiration toutes les 10 secondes (6 respirations sur une minute).
1 cycle de 10 secondes = 5 secondes d'inspiration + 5 secondes d'expiration (cela induit une fréquence en Hertz de 0,10 Hz*).
*1 Hertz = 1 cycle par seconde / 1 cycle toutes les 10 secondes : 0,10 Hz
Les guides respiratoires
Il est recommandé au départ d'utiliser un guide respiratoire. De nombreux guides respiratoires existent via des applications (comme Respirelax, HeartRate+, Respiroguide Pro ) ou sur des serveurs vidéo comme Youtube.
Il est aussi possible de pratiquer sans guide respiratoire ("apprentissage autonome") avec une montre, un chronomètre, une minuterie électronique ou une alarme sur téléphone. Il existe enfin une méthode de dessin pour s'initier progressivement ("Les vagues", très utiles au départ).
Pour pratiquer durablement et efficacement la Cohérence Cardiaque en toute autonomie et sans guide, il est conseillé de suivre un apprentissage progressif auprès d'un professionnel qualifié qui vous fournira les ressources, conseils et exercices appropriés.
La phase de pratique
Lorsque l'apprentissage des 6 respirations par minute est bien acquis, il n'y a plus qu'à continuer la pratique quotidienne, 5 minutes 3 fois/jour. Vous pouvez alors avec le temps pratiquer sans guide ni aide extérieure, en tous lieux et toutes situations.
La Cohérence Cardiaque est une véritable alliée, notamment en cas de stress : vous constaterez par vous-même tous les effets positifs de cette pratique, simple et efficace.
Autre article disponible sur la Cohérence Cardiaque : ici
Intervenante qualifiée en Cohérence Cardiaque, formée par David O'Hare en 2018,
je reste à votre disposition pour répondre à vos questions
et vous soutenir dans cette pratique.
Références : coherencepro.com - PubMed - coherence-cardiaque.com - aapb.org - osteo-perfectionnement.com -
semanticscholar.org - O’HARE David., " Cohérence cardiaque 365, guide de la cohérence cardiaque jour après jour" - www.Symbiofi.com - osteo-structure.com
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