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Photo du rédacteurVéronique Rohan

Troubles de la ménopause : les aides naturelles


Le système endocrinien est l’un des systèmes les plus importants pour notre corps : son rôle est de coordonner, avec le système nerveux central, la transmission d'informations entre les différents organes grâce aux hormones (messagers chimiques transportés par le sang qui jouent différents rôles).


Lorsque ce système se dérègle, plusieurs symptômes et troubles peuvent apparaître : fatigue, prise ou perte de poids, irritabilité, transpiration excessive, sensibilité accrue à la température, migraine, troubles du sommeil, etc.


Ces symptômes résultent parfois de pathologies (hyperthyroïdie, diabète...) mais peuvent également se ressentir lors d'un phénomène naturel se produisant dans le corps féminin vers l'âge de 50 ans : la ménopause. Cette étape de vie est souvent difficile à traverser - tant physiquement que psychologiquement.


Cet article vous aide à mieux comprendre ce "processus" et apporte quelques pistes pour mieux le vivre au quotidien, grâce à des solutions naturelles (notamment par l'usage de plantes, alliées reconnues du confort féminin).




PHYSIOLOGIE : QUELQUES RAPPELS



Le système endocrinien est constitué de tissus glandulaires spécialisés, regroupés en organes : les glandes endocriniennes. Elles sont au nombre de 8 et ont chacune une spécificité.



  • elle produit des stimulines qui permettent la régulation des autres glandes : (THS/ACTH/FSH/LH) et des hormones individuelles (GH/ Prolactine/MSH),

  • elle simule la production d'ADH et l'ocytocine.


L'épiphyse - la glande pinéale


Elle produit la mélatonine.



Elle produit les T3, T4 et la calcitonine.



Elles fabriquent les parathormones utiles au métabolisme phospho-calcique.



C'est la glande endocrine du métabolisme du sucre, par le biais de 2 hormones : l'insuline et le glucagon.



Elles fabriquent les hormones cortico-surrénaliennes : les glucocorticoides (cortisol), les minéralocorticoides (aldostérone), les gonadocorticoides (DHEA et androgènes).

Elles fabriquent également les médullosurrénaliennes (catécholamines).


Les gonades


Elles fabriquent les hormones sexuelles de l'appareil génital masculin (testicules) et féminin (ovaires) : la testotérone pour les hommes, les oestrogènes (ou estrogènes) et la progestérone pour les femmes.


Le thymus


Il fabrique la thymosine qui permet la maturation des lymphocytes T.


 

Avec l’avancement en âge, le fonctionnement des glandes du système endocrinien ralentit. La fabrication des hormones devient alors souvent plus erratique, ce qui peut conduire à l’apparition de déséquilibres hormonaux plus fréquents qu’auparavant (c’est notamment le cas lors de la ménopause, comme nous le verrons plus loin).



Le cycle hormonal féminin



Le fonctionnement de l'appareil génital féminin est contrôlé par l'interaction entre l'hypothalamus, l'hypophyse antérieure et les ovaires (principale source d’œstrogènes et de progestérone dans le corps féminin).


Un faible taux d’œstrogènes et de progestérone dans le sang active l’hypothalamus qui sécrète des hormones appelées “ gonadotropine releasing hormone ” (Gn-Rh) qui ont pour fonction de stimuler l’hypophyse afin que celle-ci libère l’hormone folliculo-stimulante (FSH) et l’hormone lutéinisante (LH). Ce sont ces deux hormones qui permettent de contrôler le cycle menstruel :


  • l’hormone FSH stimule les ovaires à produire les œstrogènes et stimule la croissance des follicules (phase folliculaire).

  • l’hormone LH est nécessaire pour faire éclater le follicule (phase d'ovulation).


Les ovaires sécrètent les œstrogènes et la progestérone afin que survienne l’ovulation. Après l’ovulation, s’il n’y a pas fécondation, le taux d’œstrogènes et de progestérone dans le sang redevient bas, ce qui entraîne par la suite un nouveau cycle.



La phase folliculaire


La phase folliculaire constitue la première partie du cycle hormonal féminin (du premier jour des menstruations au moment de l'ovulation).


Les follicules ovariens se forment pendant la vie intra-utérine (plusieurs millions à naissance). A la puberté, quelques centaines de milliers de follicules persistent dans les deux ovaires, mais pas plus de 300 à 400 parviendront un jour à maturité.


(La ménarche - premier cycle menstruel - se produit environ 2 à 3 ans après le développement des seins.)


À chaque cycle menstruel, 3 à 30 follicules sont "recrutés" et subissent une accélération de croissance. Chaque follicule contient une ovule. En règle générale, pour chaque cycle, un seul follicule ovarien poursuit son développement Le taux d’œstrogènes augmente alors de manière importante et atteint un stade suffisant pour libérer un ovocyte prêt à être fécondé au niveau de la partie initiale de la trompe de Fallope (ce follicule est alors appelé follicule de De Graaf ou follicule mûr) .



La phase d’ovulation


L'hormone lutéinisante ou LH provoque la rupture du follicule et libère l’ovule. L’ovule, libéré de l’ovaire, parcourt ensuite la trompe de Fallope pour se diriger vers l’utérus et c’est pendant ce trajet (quelques jours) que l’ovule peut être fécondé.


Cette phase est importante pour la reproduction : l’ovocyte et le spermatozoïde forment, lors de la fécondation, la première cellule de l’embryon.


La phase lutéale


La phase lutéale (ou phase progestative) est la phase se situant après l'ovulation et jusqu'au dernier jour du cycle ovarien.


Le follicule vide ayant libéré l’ovule demeure dans l’ovaire et se transforme en corps jaune, une petite glande jaune située à la surface de l’ovaire. Les cellules du corps jaune produisent des œstrogènes (responsables de l’épaississement de l’endomètre) et une grande quantité de progestérone. La progestérone stimule l’endomètre qui se prépare à accueillir un ovule fécondé (il continue d’épaissir) . Il faut trois à quatre jours à l’ovule pour arriver jusqu’à l’utérus où il reste environ 24 heures dans l’espoir d’être fécondé avant de commencer à se décomposer.




La progestérone joue également un rôle important dans la préservation de la muqueuse utérine en cas de grossesse. S’il n’y a pas fécondation de l’ovule, le taux de progestérone baisse, ce qui entraîne le “ décollement ” de la muqueuse utérine (déterioration de l'endomètre) et provoque les menstruations.



LA MÉNOPAUSE


La “ménopause” (littéralement "arrêt des règles") est la perte de l’activité cyclique de l’axe hypothalamus/hypophyse/ovaire (l’hypothalamus contrôle l’hypophyse, qui contrôle les ovaires). L’arrêt progressif de l’activité cyclique s'enclenche vers 50 ans environ.


Chaque femme a une date de ménopause génétiquement programmée. Cette étape demeure donc une expérience personnelle : elle peut apparaitre plus précocement chez certaines femmes, se traverser sans aucun symptôme... ou à contrario en enclencher de nombreux (bouffées de chaleur, rétention d’eau, troubles de l’humeur et du sommeil) pendant parfois des années.


Plusieurs facteurs, autres que physiologiques, entrent en jeu et peuvent aussi faire vivre cette étape de vie plus ou moins facilement. Tout peut dépendre de l’état général et émotionnel dans lequel la femme se trouve à cette période.


Certaines femmes vivent la disparition des règles comme une libération, et sont parfaitement en accord avec elles-mêmes durant la ménopause. D’autres le vivent douloureusement, consciemment ou pas (la ménopause est la perte de la capacité à transmettre la vie, ce n’est pas anodin).




Les phases


Nous l'avons vu, l’ovaire fabrique des œstrogènes et de la progestérone : la ménopause est une baisse considérable de leur fabrication.


Les glandes surrénales sécrètent également des œstrogènes avant, pendant et après la ménopause et plus précisément des substances qui se transformeront en œstrone (autre forme d’œstrogènes) dans les tissus graisseux.

C’est principalement l’effondrement de la quantité d’œstrogènes dans le sang qui est responsable des troubles ménopausiques, y compris l’ostéoporose post ménopausique.

Trois phases déterminent l’ensemble de la période qui englobe la ménopause. Pendant ces trois phases, différents phénomènes se produisent.


La préménopause


La préménopause est habituellement déterminée par l’apparition de symptômes liés au cycle menstruel et à l’âge.


Elle s’étend sur une période d’un à huit ans, et peut débuter à l’aube de la quarantaine. Cette période correspond à la disparition graduelle de l’ovulation, ainsi qu’à un début du ralentissement du fonctionnement des ovaires. Elle se termine avec l’arrêt définitif des menstruations, c’est-à-dire, de toute forme de saignement.


Lors de la préménopause, les ovaires réagissent moins à la stimulation de l’hormone FSH.


Selon certaines études, ce serait plutôt l’hypophyse qui réagit moins à la stimulation des hormones (œstrogènes et progestérone) sécrétées par les ovaires. Quoi qu’il en soit, ce dérèglement entraîne l’irrégularité de l’ovulation. La formation de corps jaune étant irrégulière, il se produit une diminution de la sécrétion de la progestérone faite par les ovaires. Pendant cette période, l’équilibre entre le taux d’œstrogènes et le taux de progestérone dans le sang est rompu, ce qui peut influencer le flux menstruel.



La ménopause



Elle se caractérise par l’arrêt définitif du fonctionnement des ovaires, donc par l’arrêt des menstruations ou de toute forme de saignement. Une femme peut affirmer qu’elle est en ménopause douze mois après la dernière menstruation. Il est possible de déterminer précisément l’arrivée de la ménopause à l’aide de tests sanguins.


À cette période, les ovaires ne sécrètent plus d’ovules et ne produisent pratiquement plus d’œstrogènes. Le taux chute. La paroi interne de l’utérus ne sera donc plus stimulée et les menstruations cesseront complètement.


La contraception demeure nécessaire au moins jusqu’à douze mois après les dernières menstruations !



La postménopause


Elle suit l’arrêt définitif des menstruations. Pendant cette période, l’organisme s’adaptera aux changements physiques qui résultent, en partie, d’une nouvelle condition hormonale. Cette adaptation entraînera la disparition graduelle des manifestations survenant pendant les trois phases ménopausiques. Par contre, certains signes de postménopause comme la perte de tissus graisseux à la vulve, l’atrophie de la muqueuse vaginale et la diminution de la sécrétion au niveau du col utérin sont des changements définitifs.


Les glandes surrénales* pourront aider l’organisme pendant cette période puisqu’elles constituent une source d’œstrogènes et de progestérone après la ménopause.


*Les glandes surrénales, aussi appelées “ glandes du stress ”, aident notre corps à faire face au stress en sécrétant certaines hormones comme l’adrénaline et le cortisol. Un stress excessif et régulier peut entraîner un épuisement de ces glandes et causer ainsi une carence de cette source d’hormones après la ménopause.


PLANTES MÉDICINALES & MÉNOPAUSE

Avant dé décrire l'utilité des plantes pour les troubles de la ménopause, il est nécessaire d'évoquer les phyto-œstrogènes.



Les phyto-œstrogènes


Le terme de « phyto-œstrogènes » regroupe plusieurs molécules issues du monde végétal,

de structures différentes mais présentant une similarité avec la structure de l’estradiol, et

capables de se lier aux récepteurs des œstrogènes (possède une activité œstrogèno-mimétique, appelée également œstrogen-like).


"Ils appartiennent aux classes des isoflavonoïdes, des coumestanes, des flavonoïdes, des stilbénes, des lignanes ou entéro - lignanes, et l’ensemble de ces substances fait partie du vaste ensemble des polyphénols. Toutes ces substances possèdent un ou plusieurs cycles aromatiques, porteur d’au moins un groupe hydroxyle libre ou engagé dans une autre fonction éther, ester, hétéroside. Enfin elles ne contiennent jamais d’atomes d’azote." (Source : Agence de sécurité sanitaire française, anciennement AFSSAPS - 2005)



Certains sont présents dans des aliments (par exemple les fruits contiennent des lignanes, le soja contient des isoflavones, ...). Ils sont apparus dans des compléments alimentaires sur le marché de la Communauté européenne avant 1997 (ne relèvent donc pas du règlement 97/248/CE relatif aux nouveaux aliments et nouveaux ingrédients).


L’intérêt porté à leur égard s’est accru après les interrogations soulevées par le traitement hormonal substitutif (THS). Leur analogie structurale avec les œstrogènes et l'effet agoniste suite à la fixation sur le récepteur fait alors espérer de pouvoir les utiliser en remplacement du THS pour corriger les troubles accompagnant la ménopause (bouffées de chaleur, sècheresse vaginale et ostéoporose) sans encourir les risques associés à ce traitement hormonal (risque accru de cancer du sein et de maladies cardiovasculaires). Alors qu’une femme ménopausée sur deux prenait un traitement hormonal en 2000, elles sont moins de 10% aujourd’hui.


Plusieurs études ont alors exploré l’effet d’une supplémentation en phyto-œstrogènes sur les troubles accompagnant la ménopause.

  • Sur les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale, les résultats étaient peu concluants et si discrets qu’il était souvent difficile de les distinguer de l’effet du placebo.

  • Sur l’ostéoporose, une stabilisation de la diminution, voire une augmentation de la densité osseuse ont été observées.



Plantes œstrogen-like



LE CAS PARTICULIER DU SOJA


Avant d'évoquer en détail les composés et indications de cette plante dont nous entendons tous parler (y compris pour sa dangerosité), des précisions préalables s'imposent.


Ses atouts nutritionnels sont bien réels (riche en protéines, pauvre en acides gras saturés) , mais l’activité hormonale des isoflavones qu’il contient naturellement ne peut être ignorée.



En 2005, l’Anses indiquait que la limite supérieure de sécurité au-delà de laquelle la toxicité potentielle des isoflavones n’est pas suffisamment documentée pour un usage chez l’Homme est de 1mg/kg pc/j. Elle déconseille leur consommation aux enfants de moins de trois ans (les préparations infantiles au soja disparaissent peu à peu) ainsi qu’aux femmes enceintes ou ayant eu un cancer du sein.


Plus récemment elle précisait : "[Nos] derniers travaux sur les isoflavones datent de l’Étude de l’alimentation totale (EAT) infantile de 2016. […] Dans ce contexte, la précédente limite maximale de 1 mg/kg/jour retenue pour l’ensemble des aglycones, des isoflavones et des coumestanes (différentes formes possibles de phytoestrogènes) ne semblait plus suffisamment protectrice. »


Les débats persistent également quant au possible statut de perturbateur endocrinien (PE) des isoflavones.


Dans l’attente de la définition d’une valeur toxicologique de référence (VTR) officielle et au nom du principe de précaution, sa consommation devrait donc être limitée le plus possible. Une chose reste certaine : le soja est à éviter chez les personnes porteuses d’antécédents personnels ou familiaux de cancer hormonodépendants.



 


Nom commun : Soja

Nom scientifique : Glycine soja

Famille : Fabaceae

Parties utilisées : Graines, insaponifiable de l’huile, extrait riche en isoflavones.



Constituants principaux

  • Isoflavones,

  • Protéines,

  • Lipides,

  • Phosphore, Magnésium, Cuivre et Zinc,

  • Vitamine E et du vitamines du groupe B.

Formes galéniques habituelles

  • Teinture mère de graine germée,

  • EPS de germes de soja,

  • Extraits divers titrés en isoflavones,

  • Insaponifiable de soja et d'avocat (Piasclédine®).

Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes

Les isoflavones sont des polyphénols végétaux ayant l'effet biologique d'œstrogènes faibles dont l'action en période post-ménopausique est très intéressante.


Propriétés et indications reconnues officiellement (allégations)

Pas d'indication


Précautions d’emploi s’il y a lieu Personnes porteuses d’antécédents personnels ou familiaux de cancer hormonodépendants (comme vu précédemment).



 

LE LIN


Nom commun : Lin

Nom scientifique : Linum usitatissimum

Famille : Linaceae

Parties utilisées : Graine



Constituants principaux

  • Huile,

  • Mucilage,

  • Sécoisolaricirésinol,

  • Entérolactone,

  • Hétérosides cyanogènes.

Formes galéniques habituelles

  • Cataplasme de lin (graines de lin broyées ou farine de lin)

  • Huile de lin

Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes

  • propriétés de modulation hormonale et amélioration du statut lipidique,

  • Le sécoisolaricirésinol est un lignane à propriétés phyto-œstrogéniques.

Posologies courantes quotidiennes pour un adulte de poids moyen 60K :

1 à 2 cuillerées à soupe de graines concassées ou moulues, trempées pendant 20 minutes dans 150 ml d’eau. Ne pas les prendre avant le coucher, à cause de l'effet laxatif du lin.


Propriétés et indications reconnues officiellement (allégations)

Utiliser en cas de symptômes ménopausiques.


Précautions d’emploi s’il y a lieu

  • Prudence en cas de diverticulose et/ou de syndrome de l’intestin irritable, commencer par de petites doses de graines finement moulinées,

  • Contre-indication en cas de sténose intestinale, iléus, paralysie intestinale, mégacôlon,

  • L’utilisation lors de la grossesse et de l’allaitement n’est pas recommandée, en raison de l’activité œstrogénique des lignanes,

  • Déconseillé chez les enfants de moins de douze ans.


 

LE KUDZU



Nom commun : Kudzu

Nom scientifique : Pueraria lobata

Famille : Fabaceae

Parties utilisées : Racine et feuilles



Constituants principaux

  • Flavonoïdes,

  • Coumarines,

  • Béta-sitostérol,

  • Saponosides,

  • Protéines, sucres, minéraux, fibres.

Formes galéniques habituelles

  • macérât ou extrait fluide.

Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes

  • Effets œstrogéno-mimétiques.

Propriétés et indications reconnues officiellement (allégations)

  • Utiliser en cas de symptômes ménopausiques,

  • Utiliser en cas de bouffées de chaleur suite à la ménopause.

Précautions d’emploi s’il y a lieu

  • ne pas utiliser si grossesse , allaitement,

  • ne pas utiliser en cas d'antécédents personnels ou familiaux de cancers hormono-dépendants,

  • Pueraria lobata est hépatotoxique à fortes doses ou à doses prolongées.



 

LA LUZERNE (sans allégation officielle)




Nom commun : Luzerne ou Alfalfa

Nom scientifique : Medicago sativa

Famille : Fabaceae

Parties utilisées : Parties aériennes, graines germées




Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes : œstrogénique, galactagogue, reminéralisante, tonique générale.


Précautions d’emploi s’il y a lieu : Pas d'utilisation alimentaire en continu - Contre-indiqué dans les maladies dysimmunitaires - Une induction de lupus est également possible - Incompatibilités avec certains médicaments anticoagulants en raison de sa teneur en vitamine K - A éviter en cas de cancer hormono-dépendant par sa teneur en phyto-œstrogènes (coumestanes).




Plantes stimulant la fonction ovarienne


Il existe également des plantes revendiquant une action de stimulation de la fonction ovarienne. Ces plantes sont intéressantes en début de ménopause, alors que l’ovaire est encore fonctionnel. Il faut donc être prudent, et ne pas utiliser des plantes qui stimulent la fonction oestrogénique chez une femme ayant des antécédents de cancer hormonodépendant.



LE YAM

Nom commun : Yam

Nom scientifique : Dioscorea villosa

Famille : Dioscoreaceae

Parties utilisées : Rhizome séché



Constituants principaux

  • Saponosides stéroïdiques dont l’aglycone est la diosgénine,

  • Stérols,

  • Certaines espèces possèdent des alcaloïdes issus de l’acide nicotinique,

  • Tanins, amidon.

Formes galéniques habituelles

  • Extrait de plante fraiche.

  • Farine de yam.

Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes

  • Propriétés hormonales (progestative),

  • La diosgénine semble se transformer en progestérone in vivo.

Propriétés et indications reconnues officiellement (allégations)

Pour la force et la santé de l'os au cours de la ménopause


Précautions d’emploi s’il y a lieu

Pas d'effet indésirable documenté.


 

L'ALCHEMILLE


Nom commun : Alchemille

Nom scientifique : Alchemilla vulgaris

Famille : Rosaceae

Parties utilisées : Feuilles et parties aériennes



Constituants principaux

  • Tanins,

  • Proanthocyanidols,

  • Flavonoïdes.

Formes galéniques habituelles

  • Teinture-mère de plante entière,

  • Extrait fluide,

  • Extrait sec.

Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes

  • Augmentation significative de la synthèse d'hormone thyroïdienne et croissance des follicules de réserve induits par l'exposition au froid.

  • Lutéinique, présente cliniquement des effets progestatifs, sans principes actifs identifiés.

  • Emménagogue.

Propriétés et indications reconnues officiellement (allégations)

Recommandé lors de problèmes liés au cycle menstruel.


Précautions d’emploi s’il y a lieu

Déconseillée en début de grossesse.


 

LE HOUBLON



Nom commun : Houblon

Nom scientifique : humulus lupulus

Famille : Cannabaceae

Parties utilisées : Inflorescence femelle séchée (appelée “cône” ou strobile)


Constituants principaux

  • Flavonoïdes,

  • Huile essentielle.

Formes galéniques habituelles

  • Teinture-mère d’inflorescence femelle (cône),

  • EPS d’inflorescence femelle (cône).

Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes

  • Puissamment œstrogénique,

  • L'activité est identique au niveau des récepteurs aux œstrogènes alpha et béta,

  • Efficace sur les bouffées de chaleur par la 8-prényl-naringénine à la dose de 400 µg/kg, et sur l'inconfort de la ménopause.

Propriétés et indications reconnues officiellement (allégations)

  • Utiliser en cas de symptômes ménopausiques,

  • Utiliser en cas de bouffées de chaleur suite à la ménopause.

Précautions d’emploi s’il y a lieu

Contre-indiqué dans les mastoses et antécédents de cancer du sein, cancers hormono-dépendants.

 


LA BOURSE A PASTEUR


Nom commun : Bourse à Pasteur

Nom scientifique : Capsella bursa pastoris

Famille : Brassicaceae

Parties utilisées : Parties aériennes


Constituants principaux

  • Alcaloïdes,

  • Flavonoïdes,

  • Amines vaso-actives,

  • Saponosides triterpéniques.

Formes galéniques habituelles

Extrait fluide, TM, Extrait sec.


Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes

  • Hémostatique, astringente (freine les saignements des méno et métrorragies),

  • Tonique du muscle utérin,

  • Veinotonique (jambes lourdes),

  • Anti-inflammatoire.

Propriétés et indications reconnues officiellement (allégations)

Participe au confort féminin.


Précautions d’emploi s’il y a lieu

Toxique à haute dose.


 

L'ARMOISE



Nom commun : Armoise commune

Nom scientifique : Artemisia vulgaris

Famille : Asteraceae

Parties utilisées : Sommités fleuries, HE



Constituants principaux

  • Sesquiterpènes,

  • Flavonoïdes,

  • Coumarines,

  • Stérols.

Formes galéniques habituelles

Extrait fluide, TM, Extrait sec.


Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes

  • Emménagogue, régulatrice du cycle,

  • Oestrogénique,

  • Antispasmodique des muscles lisses,

  • Cholérétique,

  • Semble posséder une activité antipaludéenne, comme Artemisia annua.


Propriétés et indications reconnues officiellement (allégations)

Confort féminin, bien-être digestif.


Précautions d’emploi s’il y a lieu

Allergies aux pollens d'armoise.


 

AUTRES PLANTES (sans allégations officielles)


Sauge officinale



Nom commun : Sauge officinale

Nom scientifique : Salvia officinalis

Famille : Lamiaceae

Parties utilisées : Feuilles ou sommités fleuries



Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes

Activité œstrogénique, anti-galactogène.

Précautions d’emploi s’il y a lieu

Effets œstrogéniques par surdosage ou en usage prolongé - Plus de 15 g de feuilles de sauge sont susceptibles de provoquer sensation de chaleur, tachycardie, vertiges et convulsions épileptiformes - Contre-indication en cas de cancer hormono-dépendant - Toxicité décrite pour les ovocytes à forte dose - L'HE est formellement interdite pendant la grossesse et chez les enfants.


Sauge sclarée



Nom commun : Sauge sclarée

Nom scientifique : Salvia sclarea

Famille : Lamiaceae

Parties utilisées : Feuille, huile essentielle de plante fleurie.


Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes : Activité œstrogène-like (par similitude du sclaréol avec les œstrogènes, surtout au niveau des récepteurs alpha), aphrodisiaque, stimulante de l'ovulation, antisudorale comme la sauge officinale, antalgique (règles douloureuses), facilite la digestion et assure le bon fonctionnement du système digestif.

Précautions d’emploi s’il y a lieu : Éviter chez la femme enceinte et les jeunes enfants -

Attention aux effets hormonaux potentiels : éviter chez les femmes hyperœstrogéniques, mastosiques et dans les antécédents familiaux de cancers gynécologiques.


Actée à grappes noires



Nom commun : Actée à grappes noires

Nom scientifique : Actea racemosa

Famille : Ranunculaceae

Parties utilisées : Parties souterraines, rhizome et racines adjacentes.


Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes : Activité œstrogénique : liaison avec les récepteurs œstrogéniques grâce à une isoflavone, la formononétine, avec un effet dopaminergique décrit, activité sur les bouffées de chaleur.

Précautions d’emploi s’il y a lieu : Troubles gastriques - Risques hépatotoxiques - Éviter chez les femmes ayant des antécédents de cancer du sein.

Achillée


Nom commun : Achillée

Nom scientifique : Achillea millefolium

Famille : Asteraceae

Parties utilisées : Sommités fleuries, HE.



Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes : Anti-inflammatoire, cholérétique, antispasmodique (intestinal et musculaire), présente cliniquement des effets progestatifs, emménagogue, régulateur du cycle menstruel.

Précautions d’emploi s’il y a lieu : Risque allergique sur personne sensible - HE dangereuse : neurotoxique et abortive à forte dose.


Gremil



Nom commun : Gremil Nom scientifique : Lithospermum offinalis Famille : Boraginaceae Parties utilisées : Feuilles, plante entière.

Propriétés et indications reconnues par les médecins phytothérapeutes :

Plante peu connue, semblant posséder une action régulatrice sur l'axe hypothalamo-hypophysaire (bouffées de chaleur de la ménopause), semble également posséder une activité frénatrice de la thyroïde.



 



Non évoquées ici, les plantes agissant sur les troubles de l'humeur, peuvent aussi être envisagées et utiles dès la pré-ménopause.





CONSEILS +


Les plantes peuvent aider à apaiser les troubles de la ménopause mais accompagnées d'une hygiène de vie saine. Ceci reste toujours à privilégier.


Voici quelques rappels à cet effet pour traverser cette période dans les meilleures conditions :



- Privilégier les végétaux, céréales non raffinées bio et légumineuses (minéraux), fruits.

- Consommer fréquemment des légumes verts.

- Diversifiez les sources de protéines : viandes, poissons, œufs bio.

- Consommez des huiles riches en omega3 (colza, noix, bourrache, onagre).

- Limiter les laitages, les viandes et aliments gras, les boissons gazeuses et plats industriels, les plats trop épicés, le sucre.

- Éviter la caféine et l'alcool.

- Boire beaucoup (eau de source, tisanes, thé).

- S'accorder des moments pour prendre soin de soi et veiller à respecter un bon sommeil.

- Pratiquer une activité physique douce (marche, yoga, natation, etc) qui vous apporte détente et plaisir !

- Apprendre et penser à "bien" respirer, ceci est un élément important de

bien-être !

- Profiter de l'extérieur dès que le temps le permet.







 


RAPPEL sur l'utilisation des plantes médicinales : il est conseillé de demander au préalable l'avis de votre médecin ou d'un professionnel de santé pour éviter toutes interactions ou contre-indications pouvant être néfastes à votre santé : l'automédication doit être pratiquée avec prudence !








Référence et Sources : BIBILIOGRAPHIE DRAPEAU, C. (1993). « La sage ménopause ». Guide ressources. Vol. 8, no 9. - PROULX-SAMMUT, L. (2001). La ménopause mieux comprise, mieux vécue : des réponses aux besoins des femmes des années 2000. https://docplayer.fr/11278921-Docteur-anne-karen-faure.html - https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT-Ra-Phytoestrogenes.pdf - Wikiphyto - Wikipédia - https://www.vidal.fr

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