
La respiration est la première énergie de notre corps, avant l'eau et l'alimentation.
Or, nous ne lui prêtons souvent que peu d'attention (voire pas du tout) : c'est un tort !
Pourquoi ?
Seule la respiration rend possible un apport continu d’oxygène et une élimination continue de gaz carbonique (assurée par les voies respiratoires et les poumons) nécessaire au fonctionnement de notre corps .
Bien respirer est donc essentiel : cela permet de maintenir à un niveau normal les paramètres sanguins, de mieux réguler le système nerveux autonome et plusieurs constantes physiologiques.
Or, bien souvent, notamment en cas de stress, notre respiration n'est pas optimale et cela peut, à long terme, impacter notre santé globale.
Bonne nouvelle ! Bien qu'elle soit - comme le système nerveux autonome - automatique, adaptative et involontaire, nous pouvons prendre le contrôle de notre respiration sur de courtes durées.
Quelques exercices simples permettent de la conscientiser. Ils facilitent le parcours de l'air dans notre corps et aide à prévenir les désagréments liés à une mauvaise circulation de cet air.
Avant de vous présenter certains d'entre eux dans cet article et vous indiquer comment les intégrer à votre quotidien, il est nécessaire de bien comprendre le processus respiratoire et ses fonctions.
LE SYSTEME RESPIRATOIRE
Pour vivre et assurer leurs fonctions, les cellules du corps humain ont besoin d'oxygène. Cet apport est assuré par le système respiratoire : il assure l'apport d'oxygène au sang (qui le distribue ensuite aux autres tissus).
Voies respiratoires

Le système respiratoire commence au niveau du nez et de la bouche et se poursuit par la voies respiratoires et les poumons.
L’air pénètre dans le système respiratoire à travers le nez et la bouche. Au cours de son parcours dans les voies nasales, l'air inhalé est filtré, chauffé et humidifié.
Il passe ensuite par la gorge (pharynx) et par l’organe vocal, ou larynx.
Le passage vers le larynx est protégé par l’épiglotte (un petit lambeau de tissu), qui ferme automatiquement l’entrée du larynx lors de la déglutition, évitant que la nourriture et les liquides passent dans les voies respiratoires.
Le processus de filtrage se poursuit par la trachée et les bronches (jusqu'aux poumons).
Le poumon
Les bronches se ramifient de nombreuses fois en voies respiratoires plus petites, jusqu’à former les voies respiratoires les plus fines, les bronchioles.

Les voies respiratoires ressemblent à un arbre renversé, c’est la raison pour laquelle cette partie du système respiratoire est souvent appelée arbre bronchique.
Les alvéoles sont des milliers de petits sacs d’air qui se trouvent à l’extrémité de chaque bronchiole. Elles sont la destination de l’air que nous respirons.

Comment les poumons fonctionnent-ils ?
Nos poumons prennent l’oxygène de l’air et l’acheminent dans notre circulation sanguine, qui la transporte jusque dans les tissus et les organes qui nous permettent de marcher, de parler et de bouger.
L'air qui va atteindre les poumons est réchauffé et saturé en vapeur d'eau. Ces deux phénomènes (réchauffement et humidification) permettent de maintenir la température corporelle.
Nos poumons éliminent également le dioxyde de carbone de notre sang, par l’air que nous expirons.
LA RESPIRATION
La respiration est le processus par lequel l'air contenu dans nos poumons se renouvelle par l'action des muscles respiratoires dont le principal est le diaphragme.
Elle comprend deux temps :
l'entrée d'air dans les poumons lors de l'inspiration,
la sortie d'air lors de l'expiration.
C'est la "ventilation pulmonaire".
Elle débarrasse également l'organisme des déchets résiduels issus du métabolisme (dioxyde de carbone, ou gaz carbonique).
Les muscles respiratoires
Le travail de respiration est effectué par le diaphragme, les muscles situés entre les côtes (muscles intercostaux), les muscles situés dans le cou et les muscles abdominaux.
Le diaphragme

Le diaphragme est le muscle principal de la respiration (le plus volumineux et le plus important des muscles inspiratoires).
Situé à la base des poumons, il sépare la cavité thoracique des cavités de l'abdomen.
Le rôle physiologique du diaphragme est fondamental dans la ventilation pulmonaire.
En se contractant, il créé une dépression dans la cavité thoracique qui permet l'entrée d'air dans les voies respiratoires. Cette contraction est périodique et automatique et initie un cycle respiratoire (sa fréquence définit donc la fréquence respiratoire). Sa décontraction permet l'expiration (élimination des déchets résiduels).
Pour un ordre d'idée, lorsque le diaphragme d'une personne s'abaisse d'1 cm, c'est 500 mL d'air qui entrent dans nos voies respiratoires.
Mécanisme de la respiration

Mécanisme inspiratoire
L'inspiration est un phénomène actif.
Le volume thoracique augmente et la pression des poumons (alvéolaires) diminue.
Cette pression devient alors inférieure à la pression atmosphérique ce qui va permettre l'entrée de l'air de la bouche vers les alvéoles.
L'augmentation du volume pulmonaire se produit par la contraction des muscles inspiratoires.
A l'inspiration de repos on inhale en moyenne 500 ml d'air (dépend du poids et de la taille). Seulement 350 ml parviennent aux alvéoles (ventilation alvélolaire). En effet, 150 ml ne participe pas aux échanges alvéolo-capillaires. On dit alors qu'il existe un espace mort (ou volume mort) qui ne participe pas aux échanges.
Cet espace mort est parfois plus important chez les personnes qui expirent mal.
C'est pourquoi, pour bien inspirer, il est aussi important de bien expirer !
Mécanisme expiratoire
L'expiration est un phénomène passif. Elle résulte de la relaxation des muscles inspiratoires et se caractérise par un relâchement des muscles éventuellement aidé par la gravité. Il existe cependant des configurations organiques et contextes divers rendant l'expiration active.
Elle met en jeu les muscles de la paroi abdominale, en particulier le grand droit de l'abdomen et les oblique internes.
Lorsqu'ils se contractent, ces muscles poussent le diaphragme vers le haut alors que les cotes sont poussées vers l'intérieur et vers le bas (augmentation de la pression intrapulmonaire et diminution du volume).
Fréquence respiratoire
La fréquence respiratoire représente le nombre de cycles respiratoires (inspiration/expiration) dans une période. Elle se situe entre 12 et 20 cycles par minute pour un adulte au repos.
Explication
Des organes sensoriels situés dans le cerveau, dans l’aorte et dans les carotides permettent de réguler le flux sanguin et décèlent les taux d’oxygène et de dioxyde de carbone.
Normalement, l’augmentation de la concentration en dioxyde de carbone est le stimulus le plus puissant pour approfondir et accélérer la fréquence de la respiration. Inversement, quand la concentration en dioxyde de carbone diminue, la respiration diminue. Le cerveau tend alors à diminuer la fréquence et la profondeur de la respiration.
Fréquence ou amplitude respiratoire ?
Est-il préférable, pour augmenter l'efficacité de la ventilation, de respirer de manière plus rapide ou plus lente ou de manière plus ample et plus fluide ?
L'augmentation de la fréquence respiratoire n'a aucune incidence sur l'efficacité de la ventilation alvéolaire. Il faut augmenter l'amplitude des mouvements respiratoires pour augmenter l'efficacité de la ventilation.
Les niveaux (types) respiratoires
Nez ou bouche ?
L'inspiration par le nez est toujours recommandée (fonctions sensorielles filtrantes et sensitives).
L'expiration peut, elle, se faire par la bouche (même si en hiver, il est conseillé d'expirer également pas le nez).
Respiration haute
Cette respiration est concentrée sur la cage thoracique supérieure (respiration claviculaire).
Elle élève la poitrine, les épaules et contracte les trapèzes à l'inspiration (elle peut bloquer le diaphragme !).
Elle est déconseillée en usuel mais peut être encouragée en situation d'efforts importants (avant l'effort).
C'est une respiration très fréquente en période de stress ou pour les personnes qui mentalisent beaucoup. Elle favorise les contractions au niveaux des muscles du cou (scalènes), d'où certaines douleurs ou difficulté à déglutir.
Respiration médiane
Usuelle chez un grand nombre de personnes, elle mobilise la cage thoracique, le ventre et le bas ventre.
Cette respiration est correcte si l'inspiration n'est pas forcée et l'expiration lente et ample.
Respiration basse
Dite abdominale car elle mobilise les muscles abdominaux.
C'est la respiration idéale !
Ses bénéfices sont nombreux :
amélioration du système immunitaire et des fonctions digestives.
régulation du système d'énergie.
renforcement du système nerveux.
renforcement de la concentration.
amélioration posturale (diaphragme).
amélioration de l'état de bien-être.
Respiration dorsale, ondulatoire, paradoxale
Respiration dorsale
Cette respiration est concentrée sur les 12 vertèbres dorsales.
Il s'agit à l'inspiration d'accentuer la cyphose et à l'expiration de redresser le buste doucement, bras tendus, légèrement vers l'avant.
Cette respiration peut être utile pour évacuer certaines tensions.
Respiration ondulaire
Il s'agit d'une respiration basse-médiane-haute par vagues.
Elle permet de découvrir et explorer ses capacités respiratoires et une bonne oxygénation tissulaire.
Respiration paradoxale
Pour cette respiration, on "aspire" le ventre à l'inspiration, poitrine gonflée, et à l'expiration on procède à la vidange thoracique en gonflant le ventre (l'inverse de ce que l'on a l'habitude de faire).
Elle permet une prise de conscience des étages respiratoires et de la respiration abdominale. C'est un excellent exercice mais qui ne doit pas surtout pas être la respiration courante !
LA PRATIQUE
Le rôle de la Posture
Nous l'avons vu, la respiration mobilise nombreux muscles.
Elle a aussi un impact sur la posture et la physiologie.
Et à l'inverse la posture a aussi un impact sur la respiration (et une incidence sur le registre émotionnel) !
Exercices posturaux
Voici quelques exercices d’autos-ajustements posturaux simples destinés à faciliter la respiration.
Automassage du diaphragme

Ce premier exercice est important parce qu'il permet vraiment de prendre conscience de sa respiration abdominale et de détendre le diaphragme.
Il peut très bien se pratiquer seul ou en groupe dans le cadre de la gestion du stress au travail.
La technique :
Assis ou à genoux fesses sur les talons, le buste légèrement penché vers l'avant, massez doucement votre diaphragme (rebord costal et plexus) tout en contrôlant votre respiration.
Inspirer par le nez et expirer lentement pour effectuer une vidange respiratoire (comme si vous souffliez sur une bougie sans trop faire osciller la flamme).
Cet exercice est très agréable et va vous permettre de vous relaxer tout en encourageant une expiration lente et longue.
Respiration en décubitus
Elle consiste en une respiration complète sur le ventre c'est-à-dire en décubitus ventral.

La technique :
Allongé au sol sur le ventre (les mains contre le sol), on prend une inspiration lente et complète en fixant notre respiration sur le bas du dos puis sur toute la colonne vertébrale en imaginant une colonne d'air qui va remonter jusqu'au niveau des épaules.
A l'expiration - à l'inverse - notre respiration se focalise du haut du dos vers le bas très calmement (toujours des expirations longues, calmes et paisibles).
Exercices d'auto-ajustements posturaux
Techniques respiratoires pour vous accompagner au quotidien
Préambule
Les exercices respiratoires qui suivent sont donnés à titre d'information mais doivent être adaptés à l'âge, au poids, et aux pathologies.
C'est pourquoi un accompagnement initial par un professionnel de santé est nécessaire pour les débuter et être conseillé au mieux pour en optimiser les effets.
Ne pratiquez jamais seul sans avis médical préalable (sauf pour les techniques simples, comme la respiration consciente par exemple).
Si vous êtes pris de vertiges ou d'étourdissements lorsque vous respirez profondément, arrêtez vous un instant et respirez calmement : c'est une réaction courante à l'afflux exceptionnel d'oxygène dans le cerveau et les autres organes.
Apprentissage initial
Avant de pratiquer des exercices respiratoires de façon régulière, il est conseillé de se "familiariser" avec les mécanismes de la respiration, et d'effectuer un apprentissage respiratoire progressif, en premier lieu de façon informelle.
Pour cela, vous pouvez débuter simplement avec l'exercice suivant :
Expirer comme si vous dégonfliez un ballon ou libériez quelque chose.
Rependre un peu d'air afin de laisser les échanges gazeux se faire.
Expirer calmement.
Puis pratiquer la respiration de son choix quelques instants.
Pratiquer cet apprentissage quand vous le souhaitez durant la journée (en marchant, en lisant,...) ou lors d'une situation particulière (pensée intrusive, stress,...). Ne cherchez pas à ritualiser la pratique, ne vous imposez rien.
Ensuite, il est possible de rendre la pratique plus formelle. Réserver alors un temps dédié dans la journée et choisissez la technique qui correspond à vos besoins.
Respiration consciente

Sa pratique est simple et repose sur le principe de l'observation.
La technique :
La respiration basse est conseillée pour cet exercice, mais elle doit avant tout être continue, naturelle et libre. Donc choisissez celle qui vous convient le mieux (basse ou médiane).
Il s'agit d'être de préférence assis.
Rappelez-vous qu'il est important de penser à la posture !
Prendre conscience de la respiration naturelle, sans chercher à la contrôler.
Juste poser son attention sur les mouvements de va et vient de la poitrine et du ventre.
Laisser défiler les pensées positives ou négatives et se concentrer uniquement sur la sensation de chaque respiration sur le corps tout entier.
Poser une main sur le ventre pour être davantage à l'écoute du mouvement respiratoire et des sensations dans le corps, et éventuellement poser une main sur la poitrine aussi pour ressentir.
La simple prise de conscience d'un phénomène permet d'agir sur le phénomène : prendre conscience de sa respiration va permettre - au bout de quelques secondes - de modifier son rythme et son amplitude: elle est plus calme, plus ample, plus fluide.
Les bénéfices :
meilleure fluidité de la respiration.
auto apaisement ou redéfinition de sa propre respiration.
esprit plus calme, plus tranquille.
réduction de la pression sanguine.
diminution des ruminations, des inquiétudes, des pensées qui tournent.
amélioration de la réponse de relaxation.
amélioration de la mémoire et de la tension générale (si pratique régulière).
réduction de stress et amélioration du sommeil.
Respiration Nadi Shodhana (pranayama)

Cette respiration "Nadi Shodhana pranayama" est une technique respiratoire yogique.
La technique :
S'assoir le dos bien droit dans un endroit calme.
Pincez les deux narines à l'aide du pouce (narine droite) et de l'auriculaire (narine gauche). Index et majeur sont posés entre les deux yeux.
Libérez la narine droite et inspirez profondément.
Retenez votre souffle durant une durée égale à celle de l'inspiration.
Puis pincez la narine droite et expirez par la narine gauche, toujours pendant le même laps de temps.
Continuez en inversant l'opération.
Une fois l'exercice assimilé, essayez de retenir votre souffle plus longtemps, et d'expirer plus lentement, jusqu'à tenir deux fois plus longtemps que l'inspiration.
Les bénéfices :
Ce pranayama a une influence calmante sur le mental.
Meilleure d’énergie.
Clarté d'esprit.
A noter : Ne pas retenir le souffle au-delà du confortable ! Ne pas pratiquer en cas de nez bouché (rhume, sinusite, allergie, etc.). Préférer dans ce cas la même technique par visualisation mentale : il s'agit de ne pas utiliser les mains mais de visualiser mentalement le passage de l'air d'une narine à l'autre. Cette manière de pratiquer a aussi l'avantage de pouvoir se faire n'importe où n'importe quand.
Respiration Ujjayi

Cette respiration provient également du yoga. Elle est également appelée "respiration de l'océan" (léger bruit à l'inspiration) ou "respiration victorieuse".
La technique :
Position assise au bord d'une chaise ou en tailleur.
Se tenir droit.
L'inspiration et l'expiration se font par le nez.
Se concentrer conjointement sur le corps et la respiration.
Passer par tous les étages respiratoires, avec fluidité.
Placer la langue au fond de la bouche de façon à fermer et contracter légèrement la glotte. Un bruit doit être émis à l'inspiration et à l'expiration.
Installer un équilibre entre l'inspiration et l'expiration.
Les bénéfices :
Apporte un profond sentiment de calme, de détente, de sérénité.
En hiver, cette respiration permet de prévenir les rhumes et les problèmes de respiration, de congestion, notamment des voies aériennes supérieures.
Cette respiration peut être associée à la respiration alternée Nadi Shodhana pour renforcer la concentration et l'attention. Son apprentissage se fait en douceur avec patience.
Respiration en carré

Cette respiration est très connue et très souvent enseignée. On l'appelle aussi respiration Sama Vritti.
Issue du Pranayama, elle permet d'apprendre à contrôler et à maîtriser sa respiration et de réduire son stress.
La technique :
Cette respiration doit être amorcée par une vidange respiratoire.
Toujours vérifier sa posture, c'est important.
Inspirer et Expirer sur un temps donné, avec à chaque fois une pause intermédiaire.
Les pauses doivent être de temps identique.
L'erreur fréquente dans cet apprentissage est d'imposer une fréquence à la personne qui pratique : par exemple demander d'inspirer sur 4 secondes, puis 4 secondes de pause, inspirer sur 4 secondes, puis 4 secondes de pause,...
Cette technique "en carré" doit être adaptée à chaque personne, en fonction de ses capacités respiratoires et de sa corpulence (un enfant n'aura pas les mêmes capacités respiratoires qu'un adulte !)
Les bénéfices :
Améliore le niveau de bien-être général notamment en terme de sommeil.
Meilleure oxygénation tissulaire.
Relâchement musculaire.
Respiration en paliers
Cette respiration est technique mais facile à pratiquer.
Elle oblige à réduire la quantité d'air utilisé et intériorise le souffle.
La technique :
Ajuster sa posture.
Expirer (vidange respiratoire) : avec les mains sous les côtes au niveau du rebord costal on va "aspirer" le nombril vers la colonne vertébrale.
Inspirer - pause - inspirer - pause - inspirer (on peut commencer par 3 paliers et adapter suivant sa propre capacité respiratoire).
Idem pour l'expiration.
Le but c'est d'allonger le temps d'expiration et d'augmenter le nombre de paliers. C'est une respiration qui va beaucoup jouer sur la capacité respiratoire, sur l'amplitude respiratoire et sur le dosage de la respiration.
Les bénéfices :
Permet un puissant recentrage.
Procure une grande sensation de calme.
Extrêmement intéressante pour apprendre à réinvestir l'amplitude respiratoire.
Respiration en trapèze

Cette respiration est également appelée "respiration antalgique" (technique partagée par le Docteur Yann Rougier, neuropsychiatre). Elle est issue de travaux en neurosciences appliquées et est très efficace contre les douleurs chroniques* (ne concerne pas la douleur aigu).
*La douleur chronique est une douleur récurrente qui s'installe au delà de 6 mois . Elle génère tout un mécanisme d'hyperfocalisation, d'anticipation, de kinésiophobie (peur du mouvement), de ruminations, de stress. La personne est enfermée dans ce mécanisme sclérosé conditionné. Il est important de "couper" ce mécanisme par celui de la respiration qui va gérer la douleur par la défocalisation.
Cette respiration va mettre le cerveau en mode de stress car il n'est pas habitué à des pauses respiratoires longues de 5 secondes, surtout poumons vides.
Ce mode de stress va couper avec la douleur. Pourquoi ?
Le cerveau est programmé pour la survie (homéostatie) : si on retient le souffle, il passe en mode urgence et met de côté les douleurs pour gérer le reste (défocalisation).
La technique :
Ajuster sa posture.
Inspiration sur 3 secondes.
Pause de 5 secondes poumons pleins.
Expiration sur 6 secondes.
Pause de 5 secondes poumons vides.
Le temps de pause peut être augmenté.
Cette respiration est conseillée durant 5/10mn (progressivement) dès que la douleur apparait.
Les bénéfices :
Efficace contre les douleurs chroniques : arthrose, fibromyalgie, dorsalgies, lombargies,...)
Capacité d'auto-soins.
Rappel : pour la gestion de la douleur à long terme et notamment pour les douleurs chroniques, une prise en charge plus globale est nécessaire.
Respiration 478
Cette technique est également appelée "respiration du Docteur Andrew Weil".

Composée d'un temps de pause relativement long (stimulation du système nerveux sympathique) suivi d'une longue expiration (récupération : activation du système nerveux parasympathique), cette respiration induit un état profond de détente de relâchement.
La technique :
Ajuster sa posture.
4 secondes d'inspiration par le nez.
7 secondes de pause.
8 secondes d'expiration par la bouche.
Conseil : 3 à 6 respirations successives sont conseillées par le Docteur Weil.
4 répétitions à pratiquer 2 fois en soirée et 2 fois avant le coucher permettent de "ritualiser" l'endormissement.
Les bénéfices :
Très efficace contre les troubles du sommeil et réveils nocturnes.
Selon le Dr Weil, il s'agit du moyen le plus efficace pour gérer le stress.
Sensation immédiate de calme.
Réduction de l'anxiété.
Respiration diaphragmatique pausée
Il s'agit d'une respiration consciente : la focalisation sur sa respiration permet d'identifier les ressentis. L'attention est portée sur la dilatation et le relâchement du ventre, ainsi que sur les mouvements de notre diaphragme.
La technique :
Assis ou allongé, prendre conscience de son corps et de sa respiration naturelle.
Observer les mouvements du ventre et de la poitrine sans chercher à les modifier (pauser une main sur la poitrine et une main sur le ventre pour mieux ressentir ces mouvements.)
Faire une pause respiratoire de deux secondes après l'expiration.
Observer les sensations.
Prendre conscience de la dilatation et du relâchement du ventre ainsi que du mouvement et du rôle de notre diaphragme.
Décrire les phénomènes ressentis (Phénodescription).
Les bénéfices :
Très relaxante.
Permet d'augmenter le volume pulmonaire et de diminuer la fréquence respiratoire en procurant une sensation de sérénité.
La phéno-description permet d'intégrer ce qui se passe lors de cet exercice.
Cohérence cardiaque : Méthode 3.6.5

Souvent connue mais de façon incomplète ou erronée, la Cohérence Cardiaque n'est pas a proprement parlé une technique mais un "état physiologique" assez complexe à expliquer.
Son fondement physiologique a fait l'objet de nombreuses études scientifiques validées (variabilité de la fréquence cardiaque/arythmie sinusale respiratoire).
Induire l'état de cohérence cardiaque, sous l'effet de la respiration, favorise la santé car elle entraine une résultante de recentrage avec une oscillation égale entre le Système Nerveux Sympathique et le Système Nerveux Sympathique. Ces deux systèmes oscillent de façon harmonieuse pour se stabiliser au centre (neutralité émotionnelle optimale).
Cela vous aide à gérer votre stress en régulant votre rythme cardiaque, en augmentant la variabilité et la synchronisation de l’activité de votre système nerveux sympathique et parasympathique.
Méthode 365 de David O'Hare
La méthode 3.6.5 permet une prise de contrôle optimale de sa respiration. C'est le meilleur compromis efficacité/performance et la méthode la plus simple à ritualiser et mémoriser.
Elle est la première méthode anti-stress recommandée par la Fédération Française de Cardiologie.
La technique :
5 secondes d'inspiration.
5 secondes d'expiration.
Effectuer 6 cycles de 10 secondes (5 secondes d'inspiration/5 secondes d'expiration) par minute.
Durée : 5 minutes.
Fréquence : 3 fois par jour.
Les bénéfices :
impression de calme, diminution du stress et de l'anxiété.
augmentation de la capacité d'introspection.
amélioration des relations interpersonnelles.
plus juste perception de la réalité.
augmentation de la clarté mentale, meilleur mémorisation.
amélioration des performances.
Nombreux autres bénéfices s'ajoutent par une pratique régulière de la Cohérence Cardiaque.
Pour en savoir plus, je vous invite à consulter les deux articles qui lui sont dédiés sur le blog : la cohérence cardiaque un état physiologique réflexe et la cohérence cardiaque clé de notre équilibre.
PRÉSERVER SON CAPITAL SANTÉ
Vous l'aurez compris, apprendre à maitriser sa respiration a une action positive sur votre corps et votre mental.
Utiliser ses nombreux pouvoirs à bon escient permet d’agir en prévention sur l’apparition de toutes les tensions que vous pouvez rencontrer dans votre vie personnelle ou professionnelle.
Il est important de s'octroyer des pauses de calme - même de courtes durées - au sein de vos activités quotidiennes. Des pratiques régulières de respiration vous permettront de réguler votre niveau de stress et de préserver votre capital santé.

Avertissement :
La plupart des techniques de respiration présentées ici sont sans danger mais toutes ne vous sont peut-être pas adaptées. Elles nécessitent du temps et de l'entrainement pour être comprises et bien réalisées en respectant toujours son corps et ses capacités.
Avant toute pratique, si vous souffrez d'une affection cardiaque ou si vous êtes sous traitement, consultez toujours votre médecin pour obtenir son avis.
Si vous êtes pris de vertiges ou d'étourdissements lorsque vous respirez profondément, arrêtez vous un instant et respirez calmement : c'est une réaction courante à l'afflux exceptionnel d'oxygène dans le cerveau et les autres organes.
Sources utiles à la rédaction de cet article : Research gate ; Encyclopedie visuelle du corps humain - Gallimard ; health.belgium.be (image) ; msdmanuals.com ; Equilibios ; Education thérapeutique en sophrologie - Jm.Schlupp
Comments